Frédéric Lelièvre, dans un article du “Temps” en date du 10 juillet intitulé “Les leçons suisses du scandale du Libor”, mets le doigt sur un aspect qui – à lui seul – justifie entièrement la séparation en deux des banques.
Il écrit, pour conclure son article : “Les deux grandes banques [UBS et Crédit suisse] n’ont donc rien à craindre en Suisse. Non seulement apparaissent-elles trop grandes pour faire faillites, mais désormais trop grandes aussi pour être surveillées. Une forme d’impunité inquiétante et difficile à accepter”.
Tout est dit. Les géants bancaires ne sont plus simplement “too big to fail”, ils sont dorénavant “too big to check” avec des entités financières gigantesques devenues de véritables monstres échappant au contrôle des autorités mais, surtout, au contrôle de leurs “maîtres”. Le scandale de la Barclays, entre autres, mets en lumière ce nouveau phénomène de dirigeants de banques qui ne savent même pas ce qui se passent au sein de leur entreprise.
C’est l’un des phénomènes jusqu’à présent assez méconnu et très inquiétant qui est révélé dans l’interview suivante (en anglais) http://video.ft.com/v/1721336715001/Banks-beyond-Bob parue sur le site online du Financial Times et dans laquelle, la conclusion est que les banques doivent être séparées en plusieurs entités. La dimension de ce phénomène prend par ailleurs toute sa dimension quand l’invité de l’émission montre le rapport des actifs des banques par rapport au PIB de leur pays respectif.
Et c’est là où il faudra bien, sauf à accepter un chaos social, économique et politique aux conséquences tragiques, que l’intérêt général reprenne le dessus sur les intérêts privés et que les Etats cessent d’agir en complices des financiers.
Le prix à payer pour ne pas avoir pris en compte les avertissements répétés de Lyndon LaRouche et Jacques Cheminade sera, quoiqu’il arrive, très lourd, et il est assez pour le moins ironique de constater que c’est de la City de Londres qu’arrive aujourd’hui un vent de réalisme qui peut s’avérer crucial.
Peut-être que nos “responsables” français, toujours débordant d’admiration pour le “pragmatisme” britannique devraient, pour une fois, s’en inspirer et se débarrasser de leurs oeillères idéologiques.
Pour creuser le sujet, voir également : http://www.solidariteetprogres.org/Le-Financial-Times-de-Londres-confirme-son-offensive-pour-Glass-Steagall_08901
Laisser une Réponse