Economie

Sauver nos PME de l’asphyxie !

 

Voici le texte d’un tract distribué le 28 juin par Solidarité et Progrès au Congrès de la CGPME à Paris

 

Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de PME disparaissent. Surtout, encore davantage ne parviennent pas à se développer. Tout le monde est d’accord pour faire quelque chose. Cependant, personne ne propose de stratégie cohérente. C’est ce que nous faisons ici.

 

I. Les facteurs d’asphyxie

 

-         la priorité donnée à une politique financière à l’échelle mondiale, conduisant les grandes entreprises à délocaliser vers les pays à bas salaires et à acheter à l’étranger ;

-         la politique des grandes banques, qui font passer leurs opérations à risque sur les marchés financiers avant le service de l’économie en général et aux PME en particulier ;

-         les grands groupes, qui pressurent les PME auprès desquelles ils se fournissent ou étirent leurs délais de paiement. Sous-traitance rime trop souvent avec maltraitance ;

-         le fait que les PME paient un impôt réel sur les sociétés atteignant près de 30 % pour celles de moins de 10 salariés et 20 % pour celles de 10 à 100 salariés, alors que les très grandes entreprises qui délocalisent leurs profits dans les paradis fiscaux ne paient que 4 à 10 % de leur chiffre d’affaires ;

-         la complexité des documents à établir, qui décourage les initiatives.

 

II. Pour une stratégie offensive tous azimuts

 

1°)  Créer un nouvel environnement financier en séparant les banques de dépôt et de crédit des banques d’affaires. Il s’agit pour l’Etat de protéger les fonctions bancaires nécessaires à la vie de l’économie et de la société (gestion des dépôts et paiements, crédits aux entreprises contribuant à la croissance réelle de l’économie) et de ne plus renflouer les banques qui spéculent sur les prix avec des effets de levier sans précédent historique. Cela existait aux Etats-Unis sous Roosevelt (Glass Steagall Act) et chez nous avant les années 1980. Il faut commencer par là pour que de nouvelles Trente Glorieuses puissent être devant nous.

2°)  Etablir un système de crédit public, avec une vraie banque de la nation, pour soutenir une banque publique d’investissement des entreprises, orientée vers le soutien des projets des PME innovantes et des jeunes pousses. Celle-ci doit regrouper les moyens de la CDC Entreprises, d’Oséo, de la Banque postale et de la BPCE, suivant une stratégie industrielle cohérente à l’échelle nationale, européenne et eurasiatique, pour donner aux entreprises l’accès à une offre complète de financements à partir de plates-formes régionales. Les PME doivent participer à la création et à la vie de cette grande banque productive et régionalisée.

3°)  Passer du système international actuel, qui est un système monétariste destructeur, à un ordre de crédit productif public international. Ce système doit être basé sur des taux de change fixes mais ajustables entre monnaies. L’Europe doit s’y insérer en se fondant sur des accords pour réaliser de grands projets fondés sur une monnaie commune, et non sur le système actuel qui l’autodétruit. Il faut sortir par le haut d’une Europe coincée entre ceux qui inventent une croissance financière à partir de la dette et ceux qui condamnent toute croissance par une « rigueur » meurtrière.

4°)  Favoriser comme en Allemagne les PME « familiales » durables (Mittelstand) en articulant le nouveau système de banque nationale sur des Hausbanks (« banques maison »), avec lesquelles les entreprises entretiennent des relations de confiance à long terme.

5°)  Imposer l’application de la charte des relations interentreprises et soutenir son comité de pilotage assuré par la Médiation interentreprises et la Compagnie des dirigeants et acteurs de France. Les pénalités déjà prévues par la loi contre les pratiques dévoyées des grands groupes doivent être mieux connues et appliquées.

6°)  Beaucoup de charges qui ne relèvent pas du travail doivent être transférées hors des entreprises. Nous proposons une vraie TVA sociale, protectrice des entreprises installées sur le territoire national, accompagnée en contrepartie d’une hausse des salaires pour stimuler la consommation.

7°)  Mieux cibler le crédit d’impôt-recherche, notamment en faveur des PME réellement innovantes, en « peignant » le dispositif pour en exclure les abus et les aubaines (création d’algorithmes pour spéculer…)

8°)  Modifier la fiscalité pour compenser le désavantage des PME-PMI en prévoyant en particulier un taux réduit de décollage de 12,5 % jusqu’à un plafond d’un million d’euros de bénéfices mis en réserve pour des sociétés de moins de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires.

9°)  Revaloriser les salaires des apprentis par un allègement des charges correspondantes des entreprises.

10°)  Faire bénéficier les PME d’un accès de 25 % à tout contrat confié à une instance gouvernementale.

11°)  Simplification systématique des déclarations fiscales et des bulletins de paie.

 

Voici les pistes que nous proposons d’ouvrir. Nous avons un journal et un site internet, qui sont des dispositifs de veille politique. Prenez contact avec nous !

 

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