James Benham, président du Syndicat des Agriculteurs de l’Indiana et membre du Bureau National du Syndicat des Agriculteurs des U.S.A., a écrit cette semaine à sept des huit députés de l’Indiana qui soutiennent la réinstauration du Glass-Steagall Act de Franklin Roosevelt, exigeant qu’ils s’attaquent aux banques.
La loi Glass-Steagall du 16 juin 1933 de Franklin Roosevelt, rappelons-le, a été reprise à la Libération en France par la loi 45-15 du 2 décembre 1945. Il s’agit de la fin du pouvoir politique des banquiers d’affaires internationaux sur les nations, en coupant les banques en deux : d’un côté les banques d’affaires, de l’autre les banques commerciales.
Ces derniers jours, il y a eu de nombreux éditoriaux dans la presse et les milieux internationaux, soulignant l’urgente nécessité de la réinstauration du Glass-Steagall Act. Ces éditoriaux ont été publiés dans le Wall Street journal par Thomas Hoenig, le directeur du FDIC – le fonds de garantie des dépôts fédéral des Etats-Unis – et par Luigi Zengales dans le Financial Times. Leurs argumentations sont claires et permettent de réfuter les mensonges proférés par ceux qui disent que « le Glass-Steagall n’aurait pas permis d’éviter la crise ».
« Bonjour. Je vous écris à nouveau, ainsi qu’à tous les membres de la délégation de l’Indiana, pour souligner l’urgence absolue pour le Congrès, d’intervenir pour stopper la folie bancaire à laquelle on assiste avec les méga-pertes de JPMorgan, la crise de l’Eurozone et autres : il faut réinstaurer le Glass-Steagall Act, qui a été abrogé en 1999 [en 1983 en France par M. Delors]. Faites-le et on pourra recommencer à prendre des mesures permettant de remettre sur pieds l’émission de crédit productif public nécessaire à la restauration du pays.
Si vous ne réinstaurez pas Glass-Steagall, nous devrons affronter une austérité hystérique et un effondrement économique jamais vu. […]
Je suis le président du Syndicat National des Agriculteurs de l’Indiana, et je fais partie du Bureau National du Syndicat National des Agriculteurs. […] Je suis personnellement engagé dans une activité productive et le problème que je veux soulever est que nous sommes, au moment où je vous écris, au bord d’une explosion en chaîne du système financier, qui va engendrer le chaos et des souffrances jamais vues de mémoire d’homme, par l’effondrement économique dans les chaînes d’approvisionnement en nourriture, essence, médicaments, eau, énergie et autres besoins essentiels. Nous ne disposons plus de réserves alimentaires – jetez un œil aux stocks de blé : nous ne sommes plus en mesure d’absorber un quelconque choc spéculatif.
Réinstaurer le Glass-Steagall Act – en fait, je vous demande de vous mettre en ordre de bataille pour le faire dès que possible – est la seule mesure qui permettra d’éviter la catastrophe. C’est la loi H.R. 1489, la « Loi pour un retour à un système bancaire prudent », actuellement déposée au Congrès. Il s’agit de la première étape nécessaire. Une fois que cela sera fait, on pourra lancer les grands projets dont on a besoin, tels que le projet NAWAPA [ainsi que Transaqua pour le continent africain, le Tunnel sous le Détroit de Béring ou le Pont terrestre eurasiatique] qui date des années 1960, seul à même de remettre d’aplomb nos infrastructures hydraulique et un aménagement du territoire digne de ce nom, pour retrouver une base de production agro-industrielle correcte.
Il ne s’agit pas d’une question de parti ; il s’agit d’une question de sécurité nationale. La loi H.R. 1489 a déjà 63 co-sponsors aujourd’hui. C’est Marcy Kaptur (Démocrate de l’Ohio) qui l’a introduite au Congrès ; le républicain Walter Jones fait partie des républicains qui mènent ce combat. Des milliers de gens réclament déjà cette loi, car ils ont compris que les 20 milliards de pertes de JP Morgan signifient la faillite de tout le système. Même l’édition du 4 juin de Time magazine a publié un article pour la réinstauration du Glass-Steagall.
La loi H.R. 1489 réinstaurera les dispositions de la loi de 1933 du Glass-Steagall Act, séparant les banques commerciales des établissements spéculatifs. Cette loi nous permettra d’annuler les renflouements qui ont détruit notre émission de crédit et les finances du gouvernement. Nous pourrons ensuite à nouveau protéger les banques commerciales.
Rien d’autre ne pourra marcher. Regardez l’Europe : ils veulent continuer à renflouer à coup de milliers de milliards de dollars certaines banques, alors qu’ils imposent l’austérité et le chômage de masse en Grèce, au Portugal, en Irlande, en Espagne et à toujours plus de peuples. Cerise sur le gâteau, les officiels du Trésor américain sont en visite dans les capitales européennes pour convenir de nouvelles infusions de monnaie de singe, à partir de chez nous. Ceci doit cesser.
Nous voulons que vous co-sponsorisiez la loi H.R. 1489 et nous voulons que vous fassiez en sorte que cette loi entre à nouveau en vigueur. »
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