Economie

François Hollande veut que les Grecs votent “comme il faut”

Alors que les Grecs s’apprêtent à voter ce dimanche pour les élections législatives, François Hollande vient de les appeler – lors  d’une intervention sur la chaîne grecque Mega Channel – à “tenir leurs engagements afin de préserver la zone euro”.

Face à cela, une question se pose. Est-ce bien le rôle d’un président de la République française d’intervenir dans le processus électoral d’un autre pays et d’y prendre parti ?

Est-ce bien à François Hollande qui dénonçait “la finance sans visage” comme son ennemi de venir aujourd’hui se faire l’avocat – au nom de cette fiction qu’est l’euro – des diktats financiers de la Troïka alors que ceux-ci sont en train de saigner la Grèce ?

Comment se fait-il qu’un président de gauche s’autorise à se transformer en “petit télégraphiste” pour le compte d’intérêts financiers ? Évidemment, ce qui est en jeu ce sont les grandes banques françaises qui risquent la faillite si la Grèce fait défaut ou sort de l’euro. Cependant, leur renflouement – par Grèce interposée – sera d’autant plus illusoire qu’elles refusent avec la dernière énergie une refonte du système financier sur la base d’une séparation totale des banques de dépôt et des banques d’affaires (Glass Steagall) préalable à une politique de crédit productif public.

Le voyage de François Hollande à Londres pour rassurer la City après son discours du Bourget, au début de la campagne présidentielle, faisait clairement craindre que le pire était possible. Cette intervention en est un commencement de confirmation.

Reste maintenant la discussion qui s’annonce à l’Assemblée nationale sur la séparation des activités de banque de dépôt et d’affaires sous un même toit (c’est-à-dire la version frelatée du Glass Steagall). Cette bataille s’annonce décisive et nous nous y préparons afin de garantir le passage du vrai Glass Steagall.

 

Voir la vidéo : Couper les banques en deux

 

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