Le 25 mai, j’irai voter et je placerai ce drapeau grec dans l’urne.
La seule façon d’être fidèle au passé, c’est de faire campagne pour construire le futur. Ce devrait être l’enjeu même de ces élections européennes : élire des hommes et des femmes déterminés à se battre pour un projet servant leurs peuples et les générations à naître. Or l’Union européenne, le lieu du vote, est devenue un machin voué au libre-échange et à la libéralisation financière. Désormais quasi indissolublement lié à l’OTAN, c’est un monstre qui dévore ses propres enfants. La Grèce en témoigne. Qui plus est, les parlementaires que l’on élira le 25 mai n’auront pas la possibilité d’initier seuls un processus législatif puisque selon l’article 17 du Traité sur l’Union européenne (TUE), c’est une Commission non élue qui détient « le monopole de l’initiative législative ». Cette élection est donc une escroquerie : on votera pour un Parlement croupion alors que les décisions sont prises ailleurs, entre experts constituant un Empire qui, de fait, est la filiale de Wall Street et de la City de Londres.
Deux ouvrages, Le viol d’Europe, de Robert Salais, et Europe, les Etats désunis, de Coralie Delaume, montrent bien où nous en sommes arrivés. Depuis longtemps, dans Nouvelle Solidarité, nous ne cessons de dénoncer le vice initial du supranationalisme anti-démocratique et du système de l’euro. Dans ces conditions, quand on est pris dans un piège, il ne peut être question d’en aménager les mâchoires, mais d’en sortir.
Si nous en avions eu les moyens financiers, nous aurions peut-être participé à l’élection pour proposer un grand dessein de développement mutuel, de l’Atlantique à la mer de Chine, une Europe intégrée à une nouvelle Route de la soie dont elle devrait être un pilier. Cependant, la barrière financière mise en France pour simplement participer sérieusement au vote nous empêche de le faire, et nous ne voulons pas, comme beaucoup d’autres, y être noyés dans un trop plein. Aussi, pour manifester à la fois notre rejet absolu et notre projet, nous demandons aux électeurs de mettre dans leur enveloppe électorale un drapeau grec, rappel brutal de la réalité à ceux qui veulent la travestir.
Cette initiative montrera que nous voulons voter mais que nous refusons le viol. C’est une voix perdue, nous dira-t-on. Eh bien non, car ce sera par quoi le scandale éclate. Oui, répondra-t-on, mais pourquoi n’avoir pas rejoint d’autres adversaires de cette fausse Europe ? Parce que non seulement ils ne présentent aucun projet alternatif, mais ils font de leur refus une cause en soi, nous livrant pieds et poings liés à des illusions destructrices.
Debout la République manifeste une intention louable mais sans perspective positive. Nicolas Dupont-Aignan s’allie à Nigel Farage, qui entend faire de son UKIP le premier parti eurosceptique à Strasbourg, mais pour préserver « une organisation remarquable appelée le Commonwealth » et faire reconnaître que « la City n’est pas une place européenne mais mondiale ». Bref, on sort de l’Europe continentale pour mieux défendre ce qui la dépèce. Debout la France avec la City, curieux compagnons de chambrée.
Le Front de Gauche non seulement ne tire pas les conclusions de ses critiques, mais reste dans l’Union européenne et au sein de l’euro avec « une position plus tactique », prônant l’avenir des « techniques les plus rustiques » contre le nucléaire. Double opportunisme.
Quant aux autres, reste le réseau de ceux qui se sont rassemblés au « pot d’adieu » de la directrice du service politique de l’AFP, Sylvie Maligorne, de François Hollande et Manuel Valls à Jean-Luc Mélenchon en passant pas Christian Jacob, Jean-Louis Debré et Jean-Vincent Placé. Le Tout Etat du bateau ivre de la nouvelle Europe.
Oui, mettons le drapeau grec dans les urnes. Il témoignera de notre honneur politique contre les cabris devenus prédateurs.
Comme vous le comprendrez après la lecture de cet éditorial de Jacques Cheminade intitulé “Drapeau grec” et après avoir visionné la vidéo ci-dessous, mettre le drapeau grec dans l’urne – quand bien même cela implique un vote nul – est ce qu’ordonne la plus élémentaire décence humaine et politique !
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